“Les 12 lois du cerveau” pour optimiser notre efficacité

Pour ce nouveau résumé commenté de livre, nous avons choisi de vous parler du cerveau ! Ce n’est pas un scoop, nos décisions et les actions qui en découlent sont majoritairement prises consciemment ou inconsciemment par lui (nous omettons par exemple les actes réflexes).

De plus, être en bonne santé passe certes par le choix d’une alimentation adaptée à nos besoins, l’entretien de notre corps via la pratique d’un sport régulier et la relaxation… mais aussi par l’optimisation de nos capacités cérébrales. Ainsi, il devient essentiel de comprendre le fonctionnement du cerveau et comment l’utiliser au mieux, sur la base de résultats significatifs obtenus scientifiquement.

Se comprendre soi-même avant de comprendre les autres“… est une des idées fondatrices du concept d’Intelligence Personnelle et Professionnelle… et c’est ce que vous propose “Les 12 lois du cerveau” du Dr. John Medina.

Bonne lecture…

Résumé du livre “Les 12 lois du cerveau” de John Medina.

Cartographie synthétique du résumé

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Note : dans cette carte nous avons, comme sur les précédentes, indiqué une légende sur différents points afin de faire des parallèles avec les axes de l’Intelligence Economique : veille (v), management des connaissances (c), sécurité (s) et influence (i). Ces axes ne sont par contre pas forcément détaillés dans le résumé ci-dessous au risque de faire un résumé commenté plus long que le livre d’origine ! Par exemple : le fait que l’apprentissage soit signalé comme permettant de reconfigurer le cerveau est annoté sur notre carte par un icône “management des connaissances”. En effet, tout comme pour le cerveau, l’acquisition de nouvelles connaissances dans l’entreprise permet, lorsque a été mise en place une vraie (= effective) démarche de “knowledge management”, de faire évoluer les pratiques, de reconfigurer (en quelques sorte) le fonctionnement de l’entreprise. Autre exemple : un stress permanent chez l’Homme entraine, via la surproduction d’adrénaline notamment, une augmentation du risque d’attaques cardiaque ou cérébrale. Nous avons signalé ce “process” avec la mention “sécurité” car le parallèle avec l’entreprise nous semble évident : un surplus d’informations et de rumeurs non filtrées qui viendraient à occuper la quasi-totalité du temps de réflexion d’un département, sous forme de crise permanente, au dépend de son activité principale, etc. Si certains parallèles signalés ne vous semblent pas évident, n’hésitez pas à nous contacter pour en discuter ou encore mieux à adhérer à notre association DIP2 pour échanger avec nos autres membres. Petit à petit, nous enrichirons nos pages et publications sur l’Intelligence Personnelle et Professionnelle avec des exemples déclinés du vivant.

L’auteur

John Medina – source et droits d’auteur : http://www.brainrules.net/mediakit

John Medina est un chercheur en biologie moléculaire américain qui s’est spécialisé dans l’identification et la caractérisation des gènes impliqués dans le développement du cerveau ou dans des maladies mentales. Il officie également comme consultant auprès d’entreprises pharmaceutiques. Au moment de l’écriture des “12 lois du cerveau”, il enseignait en ingénierie biomédicale à l’Ecole de Médecine de l’Université de Washington et écrit toujours régulièrement pour la revue scientifique “Psychiatric Times“. Il a fondé 2 Instituts dédiés à la recherche sur le cerveau dont un qu’il dirige encore, le “Brain Center for Applied Learning Research” à l’Université “Seattle Pacific“.

Note liminaire

Ce livre tout à fait accessible pour tout public et dont l’objectif est de nous permettre d’exploiter au mieux nos capacités intellectuelles a été publié pour la première fois en 2008. Il est la formalisation d’articles et concepts déjà évoqués par John Medina par exemple en 2006 ici sur le site de l’Université de Seattle Pacific et dont vous trouverez un résumé graphique ci-dessous.

“Les 12 lois du Cerveau” de John Medina – source et droits d’auteurs : Seattle Pacific University / spu.edu

Ainsi, malgré que le résumé que nous vous proposons soit basé sur la réédition française de 2014 enrichie et mise à jour, il est probable comme pour tous sujets scientifiques que de nouvelles études soient depuis venues contredire ou relativiser certaines affirmations avancées ici. Ceci dit, pour avoir parcouru de nombreux livres et fait une veille régulière dans ces domaines, nous pensons que ces 12 lois restent tout à fait d’actualité et qu’il est bon de les pratiquer quel que soit son âge. Car comme il est précisé dans l’ouvrage : “[…] l’âge n’as pas d’importance, excepté pour un fromage.

Bonne lecture…

Introduction

Le cerveau est surprenant et il reste “le système de transfert de l’information le plus sophistiqué qui existe“. Dans son livre, l’auteur ambitionne de nous narrer tout ce que les scientifiques savent sur le cerveau humain et au combien nous ignorons encore beaucoup (sinon tout) de son fonctionnement !
Pour résumer les 12 Lois ou principes connus du cerveau, l’auteur nous montrera que le travail sédentaire derrière un bureau n’est pas fait pour l’homme, que le cerveau décroche au bout de 10 minutes d’attention, que la sieste devrait être obligatoire partout, que le meilleur apprentissage est participatif et que nous sommes programmés pour explorer. D’une part, toutes ces affirmations s’appuient, comme dit en note liminaire, sur la rigueur d’études scientifiques prouvées, menées par des biologistes de l’évolution, des neurobiologistes, des spécialistes des neurosciences cognitives et des psychologues expérimentaux. D’autre part, eh bien … il reste beaucoup à découvrir ! (Les références complètes des études citées sont consultables sur le site www.brainrules.net/references et téléchargeables ici en PDF . Ainsi il conviendra lorsque nous écrivons “des scientifiques ont prouvé que…” de se rapporter à cette bibliographie si besoin. Nous apprécions d’ailleurs que l’auteur n’ait finalement pas surchargé son livre de ces références qui tiennent sur près de 70 pages, facilitant la lecture pour tout public qui devra croire ce qui est avancé sur parole, tout en laissant la possibilité aux curieux ou scientifiques d’aller valider les propos ou en d’en savoir plus par la consultation de la bibliographie téléchargeable.)

Mais malgré tout, il semble ainsi que le cerveau soit conçu pour “résoudre des problèmes”, “liés à la survie”, “dans un environnement extérieur instable”, “en étant presque constamment en mouvement”.
Et c’est en grande partie parce que nous ignorons le fonctionnement exact de notre cerveau que nous commettons des erreurs (on ne parle pas ici des biais cognitifs dont certains ne peuvent être évités même en les connaissant bien).

Voyons tout cela dans le détail…

I : LA SURVIE – Loi n°1 : Le cerveau humain a évolué, lui aussi

Un enfant peur ramasser un bâton et le transformer en lance, en épée ou en fusil. C’est la capacité d’inventer ou d’utiliser “la pensée symbolique” qui est propre à l’espèce humaine.

1.1 Une stratégie

La reproduction est la base de la vie évoluée. Les plus résistants survivent et transmettent à leurs descendants les adaptations génétiques qui ont permis leur propre survie.
Cette adaptation à “un environnement hostile” peut recouvrir deux aspects : “devenir plus fort” ou “devenir plus intelligent”. L’homme, dans son évolution, a choisi la seconde voie (peut-être pas pour tout le monde… mais c’est un autre débat 😉 ).

1.1.1 La capacité d’inventer

Les êtres humains sont donc capables d’imaginer et d’inventer. Mais le processus a été long, très long. Il a fallu quelques milliers d’années pour “fabriquer” les premiers silex taillés. Puis, de la maîtrise du feu, en passant par la construction des temples sumériens, les âges du bronze et du fer, puis aux premiers pas de l’homme sur la Lune, tout s’est accéléré de manière exponentielle.

1.1.2 L’adaptation au changement

Plusieurs scientifiques expliquent notre évolution par notre capacité à penser de manière symbolique. D’autres expliquent que notre capacité d’inventer est la conséquence d’une adaptation aux brutaux changements climatiques du passé, il y a environ 100.000 ans, passant d’un climat tropical aux grandes glaciations en quelques décennies, faisant disparaître les forêts et leurs arbres protecteurs (univers vertical) au profit de savanes hostiles (univers horizontal).
Richard Potts, du Musée d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution à Washington, estime que l’homme “s’est adapté au changement lui-même“. La force ne servait à rien, l’intelligence oui !
Cette théorie de l’adaptation met en avant deux éléments importants de notre cerveau : une mémoire enregistrant toutes les informations en les stockant et une capacité à innover à partir des données stockées dans la mémoire (on retrouve ici des fondamentaux du “knowledge management” et de la veille personnelle et professionnelle : les informations sont captées, triées, analysées et stockées dans une base de connaissances qui sert à son tour à analyser les nouvelles informations captées. L’innovation a également lieu au niveau de la combinaison des connaissances explicites, telle que décrite dans le modèle SECI de Nonaka et Takeuchi ou encore par le processus de “Knowledge Drilling” proposé par Jean-Louis Ermine).

1.1.3 L’augmentation du cerveau

Mais qu’est-ce qui explique notre capacité au calcul et à la poésie ? Notre adaptation à la bipédie, pour survivre dans la savane ! Elle a en effet libéré nos mains et transféré le surcroît d’énergie libérée dans l’augmentation de notre cerveau, et notamment le cortex préfrontal, qui nous distingue des autres animaux.

1.1.4 Trois cerveaux en Un

Le cerveau humain est une maison à trois étages :

  1. Le cerveau reptilien ou tronc cérébral, qui est le plus ancien, qui fonctionne en permanence et contrôle les fonctions vitales (respiration, rythme cardiaque, alternance veille/sommeil, …)
  2. Le cerveau mammalien ou système limbique, qui est commun à tous les mammifères, qui commande les réflexes de survie (liés aux 5 sens), le comportement alimentaire et la sexualité. Il comprend l’amygdale, siège des émotions et de leur souvenir, l’hippocampe, qui fabrique les souvenirs à long terme, et le thalamus, qui est le hub central des signaux transmis partout dans notre corps.
  3. Le cerveau humain ou cortex, dont plusieurs régions sont spécialisées et dont les neurones s’activent ou s’éteignent en fonction des besoins

Et l’évolution a bien fait les choses : si les bébés des autres mammifères sont capables de marcher quelques heures après leur naissance, ce n’est pas le cas des enfants humains. La faute au cerveau, qui ne doit pas être complètement fini à la naissance pour pouvoir permettre l’accouchement et le passage de la tête par le bassin de la mère. En conséquence, l’enfant humain doit être protégé pendant beaucoup plus de temps que pour les autres animaux avant de devenir autonome a minima. Et pour cela, il était important que les hommes deviennent des animaux sociaux.

1.2 L’intelligence sociale

Le meilleur moyen de chasser une proie beaucoup plus grosse que nous a été de nous unir pour arriver à la faire tomber dans nos pièges.
Et cette coopération s’est étendue à tous les actes de la vie en groupe, nécessitant de décrypter l’état d’esprit de nos congénères.
C’est devenu instinctif. C’est ce qu’on appelle la “théorie de l’esprit” ou “intelligence sociale”. Elle fait que nous voyons le monde sous l’angle “motivations” et en “prêtant des intentions” à nos semblables … ainsi qu’à nos animaux de compagnie ou aux objets matériels (“saleté de bagnole qui n’en fait qu’à sa tête” 😉 ) !
Notre sociabilité entraîne notre besoin de deviner constamment l’état d’esprit de nos congénères… pour avancer !

II : L’EXERCICE –Loi n°2 : L’exercice physique stimule les facultés mentales

2.1 Le plus en forme survit

Jusqu’à l’invention de l’écriture et des métiers qui en découlent (scribes, documentaliste, informaticien (…)), tous les hommes bougeaient et de manière importante. Nos ancêtres homo sapiens ont quitté l’Afrique et envahi le monde. Les dernières recherches tendraient à prouver qu’ils se déplaçaient rapidement et sur de longues distances.
Selon l’auteur, le développement du cerveau est corrélable à l’effort physique engendré par ces déplacements. Chaque obstacle naturel à franchir, chaque événement climatique à intégrer lui donnaient l’occasion de s’adapter et d’inventer… comme fabriquer des embarcations de haute mer pour coloniser le Pacifique alors que la roue n’avait pas encore été inventée !

Mais si l’exercice physique a favorisé le développement de notre cerveau chez nos ancêtres et tout au long de l’évolution, est-il est possible, de nos jours, que les capacités cognitives d’un homme “actif” soient différentes de celle d’un homme “non actif” ?

2.2 Vieillir bien ou vieillir mal ?

Les bienfaits du sport ou de l’activité physique sur le cerveau ont été constatés par les scientifiques sur les cerveaux des personnes âgées. Avec quelques réserves, toutefois, car chaque individu est différent des autres et son métabolisme lui est propre. Mais voyons les grandes généralités.

Des chercheurs ont avancé qu’il existe une différence dans la façon de vieillir dès lors que l’individu est ancré ou non dans un mode de vie “sédentaire”, avec peu d’activité physique. Naturellement, l’activité physique entretien la circulation sanguine et réduit le risque de maladie cardio-vasculaire. Et ce qui est vrai pour l’appareil circulatoire est aussi vrai pour les facultés cognitives, comme de nombreuses études l’ont démontré (même si les recherches ont plus porté sur les personnes âgées que sur les trentenaires et la quadra). Avec deux nuances toutefois :

  1. la mémoire à court terme ne semble pas affectée par l’activité physique;
  2. chaque personne vie cette amélioration à des degrés différents.

Quant à savoir si un sédentaire, de tout âge, adulte ou enfant, peut améliorer ses capacités cognitives en pratiquant une activité physique, les recherches ont démontré que oui.
Cette activité physique est essentiellement basée sur l’endurance, soit un exercice de 30 minutes en aérobie (intensité modérée et prolongée telle la marche dynamique, le footing et la natation), deux à trois fois par semaine, tous les matins étant le must pour ceux qui peuvent le faire.

Plus important encore, les études ont montré l’impact positif que ces activités physiques pouvaient avoir sur la santé. En effet, le risque de développer la maladie d’Alzheimer diminue de 60%, celui d’avoir une attaque cérébrale diminue de 57%. Par ailleurs, la dépression et l’anxiété sont “neutralisées” ou diminuées par l’activité physique qui est “profitable immédiatement et à long terme” dans la prévention et le traitement de ces deux pathologies.

Même si les recherches sont peu nombreuses sur le sujet, l’attention des enfants et des adolescents est grandement améliorée dès lors qu’ils se sont dépensés physiquement. Selon le Dr Antronette Yancey (décédée en 2013), “ils ont moins tendance à avoir un comportement perturbateur […] s’ils pratiquent une activité physique régulière, ont une meilleure estime d’eux-mêmes, sont moins déprimés et moins anxieux“. En bref, ils apprennent mieux ! (Notons tout de même “qu’à l’inverse”, la pratique régulière de séances de méditations en pleine conscience permet également, même au niveau des enfants, d’améliorer significativement l’attention (voir notre article sur le sujet) en renforçant les circuits neuronaux liés à la concentration, en faisant ralentir “la machine” et la production d’hormones de stress. Comme dans beaucoup de choses dans la vie, les extrêmes ne sont jamais bons et il convient de trouver un équilibre dans les pratiques, le sport ayant par ailleurs d’autres bénéfices sur la santé).

2.3 L’exercice facilite les flux et les échanges dans l’organisme

Si le cerveau ne représente que 2% de la masse corporelle d’un adulte, il consomme presque 20% de l’énergie de l’organisme. Ce faisant, il ne peut activer plus de 2% de ses neurones “en même temps” sinon l’énergie stockée est insuffisante au fonctionnement de l’organisme et la personne tomberait “dans les pommes” (d’où l’utilité comme vu plus haut de prévoir dans sa journée de travail des pauses régulières de relaxation ou méditation laïque). Cette énergie, c’est le glucose, tiré de la nourriture que nous ingurgitons. Le glucose est le carburant pour nos cellules.

Lors de son utilisation par nos cellules, la transformation du glucose en énergie produit des déchets toxiques, notamment des radicaux libres (qui peuvent modifier notre ADN s’ils venaient à échapper à tout contrôle), issus de l’agrégation des électrons libres arrachés au glucose pendant sa transformation en énergie avec d’autres molécules. C’est là que l’oxygène de l’air entre en jeu : l’oxygène sert à neutraliser ces électrons en excès dans notre corps. En fabricant du dioxyde de carbone (CO2), il permet à notre organisme d’évacuer ce type de déchets par le système respiratoire.

Pour simplement vivre, l’organisme doit manger, boire et respirer. Le processus décrit ci-dessus explique pourquoi un homme peut se passer de manger pendant un mois, de boire pendant une semaine mais ne peut pas se passer d’oxygène pendant plus de 5 minutes. Il s’en suivrait de graves lésions au cerveau !

Comme nous l’avons appris à l’école, le sang joue un rôle primordial dans l’organisme. Il amène la nourriture et l’oxygène. Puis il débarrasse l’organisme des déchets produits par les transformations chimiques qui surviennent au sein des cellules. Et une activité physique régulière favorise ces échanges vitaux car elle augmente l’irrigation des tissus cellulaires… et la création de nouveaux vaisseaux sanguins qui vont toujours plus loin pour favoriser ces échanges.

Des études ont montré que l’hippocampe, impliqué dans la formation de nos souvenirs, bénéficiait en plein de cet accroissement d’irrigation sanguine. Par ailleurs, l’activité physique régulière favorise la production d’une protéine servant de fertilisant au cerveau (BDNF – Brain Derived Neurotrophic Factor – facteur neurotrophique dérivé du cerveau) et qui “maintient les neurones existants jeunes et en bonne santé” tout en favorisant leurs interconnexions et en provoquant la formations de nouveaux. Ce fertilisant protègerait notre cerveau des effets du stress et améliorerait donc notre mémoire.

2.4 La normalité par le sport

Jusqu’à l’ère moderne, l’activité physique était le quotidien de nos ancêtres, dans tous les aspects de la vie. Les recherches montrent que le sédentarisme, tant familial que professionnel, détériore notre organisme.
Nos modes de vie n’intègrent pas (sauf à de rares exceptions comme le monde militaire ou paramilitaire) l’activité physique comme faisant partie intégrante de la normalité individuelle et professionnelle. John Medina invite donc les écoles, les universités et les entreprises à repenser leur rapport à l’activité physique pour l’intégrer dans leurs processus de fonctionnement interne… pour que l’homme recouvre la normalité, donc son efficacité !
Le sport et l’activité physique devraient faire partie intégrante du programme scolaire et universitaire, en début de matinée et en début d’après-midi. Et les entreprises devraient poursuivre ce cycle en permettant à leurs salariés de faire des pauses “sportives”. Et pourquoi ne pas faire des réunions de travail en marchant ? (ou ne serait-ce que debout ? Avec pour avantage de réduire largement leurs durées, très souvent inutilement longues sur la base du principe de Parkinson qui consiste à étendre les tâches à l’intégralité du temps qu’on veut bien leur attribuer).
Pour l’entreprise, intégrer l’activité physique dans l’activité professionnelle, ce serait accroître ses “performances intellectuelles collectives” … et le bien-être au travail !

(Note : d’un point de vue de l’Intelligence Professionnelle, il semble donc important pour la “sécurité” de son activité (2e volet de la “pyramide” de l’Intelligence Personnelle) d’inciter ses collaborateurs à faire régulièrement des pauses “sportives”. Le temps passé durant ces pauses est largement récupéré en efficacité de part une meilleure oxygénation du cerveau mais également par le simple fait de sortir la tête du guidon. En effet, n’avez-vous en effet pas déjà trouvé des solutions à vos problèmes sous la douche, en vous baladant en forêt,… en faisant tout autre chose que la tache qui vous préoccupe ?! Ces pauses sportives n’ont pas forcément à être longues ni intenses mais idéalement régulières. Certaines pratiques liant activité physique, respiration et relaxation comme le Qi gong peuvent être tout à fait adaptées).

III : LE SOMMEIL –Loi n°3 : Bien dormir pour bien penser

3.1 Un moment de repos … pas si reposant

Nous passons un tiers de notre temps à dormir. Pour autant, notre cerveau ne se repose pas pendant que nous dormons. Tout au plus, le moment où il consomme le moins d’énergie est le temps du “sommeil lent” ou “sommeil non paradoxal”, soit 20% du temps consacré au sommeil !
Les recherches sur le sommeil doivent beaucoup à Nathaniel Kleitman et à William Dement, deux chercheurs américains spécialisés dans le domaine. Voyons ce que nous leur devons…

3.2 Le sommeil est une bataille quotidienne

Nos cycles de veille et de sommeil résultent du “modèle de régulation à deux processus antagonistes” (attention, on ne s’endort pas !) :

  1. le “processus circadien (C)” qui mobilise des neurones, des hormones et autres substances chimiques pour nous maintenir en éveil;
  2. le “processus homéostatique (D)” qui mobilise aussi des neurones, des hormones et autres substances chimiques pour nous faire dormir.

Chaque processus s’épuise dès lors qu’il a la maîtrise du corps… et finit par perdre la bataille vis-à-vis de l’autre processus lorsque la quantité de sommeil dont le corps à besoin est atteinte.
En moyenne, la répartition est la suivante : 16 heures de conscience active pour 8 heures dans les bras de Morphée… “même au fond d’une grotte“, donc coupé de tout repère temporel !

3.2.1 Êtes-vous alouette, chouette ou colibri ?

Certaines personnes sont du matin, d’autre du soir et la majorité du matin et du soir.
Il a été défini trois chronotypes qui définissent notre rapport au sommeil, et d’après les chercheurs, ces chronotypes sont décelable dès la petite enfance :

  1. Le chronotype du matin (les alouettes) pour 10% de la population : ces personnes se lèvent très tôt (06H00), souvent avant que le réveil sonne. Elles affectionnent le petit-déjeuner. Elles sont au top de leur productivité quelques heures avant le déjeuner de midi. En contrepartie, elles sont des « couche tôt » et vont au lit vers 21H00.
  2. Le chronotype du soir (les chouettes) pour 10% de la population : ces personnes se lèvent difficilement après plusieurs sonneries de réveille-matin… Le must étant de pouvoir dormir jusqu’à midi ! Elles affectionnent le dîner. Elles sont au top de leur productivité vers 18H00 et en fin de soirée. En contrepartie, elles sont des “couche tard” et vont au lit vers 03H00 du matin. Dans un société Métro-Boulot-Dodo (08H à 18H), ces personnes accumulent une énorme dette de sommeil.
  3. Le chronotype intermédiaire (les colibris), pour 80% d’entre-nous, avec certaines personnes un peu “plus du matin” et d’autres un peu “plus du soir”… en égale proportion.

3.2.2 La sieste : dépassée ou indispensable ?

Notre organisme semble entrer en somnolence après le déjeuner et en début d’après-midi (chronotype intermédiaire). C’est un “phénomène universel”. Cet état entraîne le besoin de faire la sieste. Si nous passons outre, nous sommes beaucoup moins performants dans les heures qui suivent.
En fait, cela répond à un besoin physiologique : notre cerveau a besoin que nous fassions la sieste (qu’on se le dise !) ! Le tracé des courbes des processus circadien et homéostatique montre qu’elles ont un électroencéphalogramme plat au même moment : l’après-midi. Les tensions sont égales entre les deux forces.
Pour certains, cet équilibre des forces provoque la somnolence et le besoin de faire la sieste. Pour d’autres, il s’agit d’un comportement inscrit dans nos gènes, remontant à nos lointains ancêtres.

3.3 Et si nous sommes en déficit de sommeil ?

Les scientifiques ont découvert que les besoins de sommeil sont variables d’un individu à l’autre et qu’il n’existe pas de généralités ou d’universalité. Par ailleurs, ces besoins varient avec l’âge, le sexe, l’état de santé et bien d’autres facteurs.
Ils ont aussi découvert que le manque de sommeil influe grandement sur les capacités cognitives. Une étude a montré qu’un “manque de sommeil sur une nuit entraînait une perte des capacités cognitives d’environ 30% et une baisse des performance” de l’individu. Si cette personne enchainait une seconde nuit entrainant un manque de sommeil, la perte sur ses capacités cognitives atteignait 60%.
Mais nous n’avons pas tous besoin de même nombre d’heures de sommeil pour être en forme. Chacun est unique. Et le manque de sommeil ne joue pas seulement sur les capacités cognitives : c’est tout l’organisme qui en souffre (capacité à digérer, à fabriquer l’insuline, à tirer l’énergie du glucose), c’est toute la chimie organique qui en pâtit. Le manque de sommeil affecte nos capacités locomotrices et notre habileté manuelle.

3.4 Une bonne nuit de sommeil pour apprendre

On dit que “la nuit porte conseil” et les chercheurs confirment que l’apprentissage est amélioré par une bonne nuit de sommeil. C’est d’autant plus remarquable lorsqu’il s’agit de mémoriser une “procédure”.

3.5 La nécessité du sommeil pour l’organisme

Notre cerveau consolide ce qu’il a appris dans la journée au cours du sommeil, en se repassant tout le film des processus à mettre en œuvre, plusieurs fois de suite. Cela se produit dans la phase dite de “sommeil à ondes lentes“, tandis que nous revoyons les souvenirs à forte charge émotionnelle dans une autre phase du sommeil.
En fait, on pourrait supposer que notre besoin de dormir soit lié à notre besoin d’apprendre, même si les recherches montrent que c’est beaucoup plus compliqué que cela.

3.6 La normalité par le sommeil

A l’instar de l’activité physique, nos modes de vie n’intègrent pas les chronotypes comme faisant partie intégrante de la normalité individuelle et professionnelle.
John Medina invite donc les écoles, les universités et les entreprises à repenser leur rapport au sommeil pour l’intégrer dans leurs processus de fonctionnement interne… pour que l’homme recouvre la normalité, donc son efficacité !
Pourquoi continuer à imposer aux adolescents, âge au cours duquel la mélatonine (hormone du sommeil) atteint des sommets, de commencer les cours à 08H00 ? Pourquoi ne pas adapter les horaires de travail en fonction des chronotypes et intégrer la sieste dans le processus productif comme l’activité physique ? Pourquoi ne pas faire les réunions de brainstorming en deux temps : la veille pour poser les questions et tracer quelques pistes, le lendemain matin pour en débattre… après une bonne nuit de sommeil !

IV : LE STRESS – “Loi n°4 : Les cerveaux stressés n’apprennent pas de la même manière

4.1 Qu’est-ce que le stress ?

Il existe plusieurs formes de stress, dont certaines sont bénéfiques à l’apprentissage et d’autres totalement nuisibles. Mais détecter le bon ou le mauvais stress n’est pas chose aisée car même les signaux envoyés par l’organisme sont communs à ceux du plaisir.
La définition du stress, portée par Jeansok Kim et David Diamond, suppose la conjugaison de trois facteurs simultanés :

  1. une réaction physiologique d’excitation observable par une autre personne;
  2. un désir d’éviter la situation, traduit par une réelle aversion de la problématique;
  3. une perte de contrôle de la situation mêlé à un sentiment d’impuissance. (Note : d’après l’auteur, le stress lié à la sensation d’impuissance totale est le plus nuisible. Reprendre le contrôle de la situation et de sa vie, par exemple en identifiant et définissant des objectifs, fait partie de la finalité de la démarche d’Intelligence Personnelle).

4.2 le stress est un outil de survie, prévu pour ne durer que quelques secondes

En situation de stress, l’hypothalamus commande la libération massive d’adrénaline dans le sang pour préparer notre corps au combat ou à la fuite. Notre pouls s’accélère, notre énergie s’accroit, notre organisme est prêt à bondir !
Parallèlement, les glandes surrénales libèrent du cortisol, tout aussi puissant que l’adrénaline, qui neutralise les effets du stress pour ramener notre organisme en situation normale.
Ce dispositif de défense conditionnait la survie de l’espèce du temps de nos ancêtres (manger ou être manger). Il est plus rare, de nos jours, de nous retrouver face à face avec un grand félin… et pourtant, nous vivons stressés !
Le travail, les finances, la société sont sources d’un stress permanent, pour lequel nous ne sommes pas “équipés” physiologiquement, car l’afflux constant d’hormones dans notre organisme finit par lui être nuisible, affectant toutes nos performances, physiques et intellectuelles. (Note : pour information, l’incapacité à continuer à produire du cortisol par épuisement et sur-stimulation/production est impliquée dans le processus de Burn-out).

4.2.1 Le système cardio-vasculaire

Un stress dit de survie, fulgurant, améliore la circulation sanguine… pour un besoin immédiat, une réponse instantanée à un événement qui peut entraîner la mort. Mais lorsque l’adrénaline est déversée en permanence, même à petite doses, la tension n’est plus régulée par l’organisme, ce qui créé des dommages sur les parois intérieures des vaisseaux sanguins où viennent s’entasser des plaques graisseuses.
Le risque d’attaque (cardiaque et/ou cérébrale) augmente en flèche pour les personnes qui vivent en permanence sous stress.

4.2.2 Le système immunitaire

Là encore, le stress dit de survie sollicite les globules blancs pour combattre une infection. Mais lorsqu’il devient permanent, il épuise la réserve des anticorps et endommage son système de production. Pire, il peut tant perturber le fonctionnement du système immunitaire que ce dernier se retourne contre son propre organisme (maladie auto-immune).
Comme les études scientifiques l’ont montré, les personnes soumises à un stress répété, permanent ou chronique, déclenchent plus souvent une maladie que les personnes non stressées.

4.2.3 La mémoire

Comme l’hippocampe, qui façonne la mémoire, est très sensible au cortisol, cela lui permet de mieux mémoriser la cause ayant provoqué un stress de survie.
Mais là encore, l’excès d’hormones tue le processus. En cas de stress chronique, les capacités de calcul s’amenuisent, de même que les facultés de langage. Les personnes ont du mal à se concentrer et leur mémoire à court terme comme à long terme est affectée.
Ce stress peut se retrouver tant dans les rapports de chef hiérarchique à subordonné dans l’entreprise, que dans les rapports d’instructeur ou d’enseignant à élève… détruisant tout le processus de réussite !
Les relations humaines sont au cœur de cette problématique.

4.3 les hormones du stress et leurs effets

4.3.1 Le Cortisol

Appartenant aux glucocorticoïdes, le cortisol (hormone du stress) est secrété par les glandes surrénales, positionnées juste au-dessus des reins.
Si ces hormones arrivent en grande quantité dans le système nerveux central (cas du stress chronique), elles peuvent causer de graves dommages, notamment sur l’hippocampe et sur les réseaux de neurones en charge du stockage de la mémoire. Outre le fait qu’elles peuvent empêcher l’hippocampe de générer de nouveaux neurones, elles peuvent aller jusqu’à éliminer les cellules de cet organe indispensable (lésions cérébrales).
Mais à moindre conséquence, le stress chronique entraîne la dépression, sévère, qui peut pousser au suicide tant le goût de la vie a disparu.

4.3.2 Le Facteur Neurotrophique Dérivé du Cerveau (BDNF : Brain-Derived Neurotrophic Factor)

Appartenant aux neurotrophines, une puissante famille de protéines. Il assure le bon état de santé des neurones de l’hippocampe en s’opposant aux effets dévastateurs du cortisol.
Mais si le stress devient chronique, il va finir par faiblir et se faire déborder par le cortisol, entraînant le dérèglement du fonctionnement du cerveau. Pire, cet excès permanent d’hormones du stress peut neutraliser le gène qui fabrique le BDNF dans l’hippocampe… supprimant les défenses naturelles de l’organisme contre ses propres excès !

4.3.3 Le patrimoine génétique et ses mystères

Les chercheurs ont découvert que certaines personnes étaient naturellement immunisées contre les effets néfastes du stress, et notamment du stress chronique. Ils ont réussi à isoler certains de ses gènes. Mais la recherche n’en est qu’à ses débuts et peut-être qu’un jour prochain, nous saurons identifier ces facteurs pour chacun d’entre-nous…

4.4 Le point de bascule est propre à chacun

Le stress est neutre. Il n’est ni bon, ni mauvais” nous dit l’auteur. Chaque personne est différente face au niveau de stress nécessaire pour que ce dernier devienne toxique pour elle.

4.4.1 Le Stress familial et ses impacts

Les enfants qui vivent au sein d’une famille déchirée, instable et/ou en crise, vivent une charge émotionnelle forte qui influe généralement sur leur réussite scolaire, car les cerveaux stressés apprennent avec plus de difficultés que ceux des autres… même si les parents ne font que se disputer à longueur de journée !
Ces enfants se sentant impuissants à faire cesser cette situation, ils vivent en stress permanent. Les résultats de plusieurs recherches scientifiques montrent que ces enfants voient augmenter très fortement le risque de souffrir de dépression et d’anxiété… entraînant des troubles cognitifs importants.

4.4.2 Le Stress au travail et ses impacts

Selon l’American Stress Institute, les entreprises américaines perdent 300 milliards de dollars par an à cause du stress au travail“et “un salarié absent une journée coûte à l’entreprise deux fois plus que ce que sa présence lui aurait rapporté“.
Le stress sur le lieu de travail découle du fait qu’il est beaucoup demandé au salarié, sans que ce dernier n’ait le contrôle sur le résultat de ses efforts. Il faut donc lui redonner la possibilité du contrôle, tout en laissant une part d’incertitude dans la façon de produire pour lui permettre d’agir et de briser la monotonie d’une tâche.
Par ailleurs, si le stress familial entache la vie scolaire des enfants, le stress au travail entache la vie familiale. Nombreux sont ceux qui ramènent les problèmes du bureau ou de l’entreprise à la maison… entraînant un stress familial, donc un cercle vicieux (cela devrait rappeler à certains un épisode fameux de “How I Met Your Mother” lorsque Marshall subit les réprimandes de son patron car celui-ci est énervé par le comportement de son enfant à la maison, lui-même grondé par sa maitresse Lily… elle-même compagne de Marshall, qui alors stressée par ce dernier, devient plus agressive envers ses élèves, etc.) !
Le bien-être au travail devrait donc être une priorité pour les dirigeants car l’intelligence collective des salariés est le gage de la bonne santé de l’entreprise et de ses salariés.

4.5 La normalité par la stabilité émotionnelle au sein du couple et au travail

John Medina invite donc la société à éduquer les parents avant d’éduquer les enfants. Devenir Parent est une lourde responsabilité. L’équilibre et la bonne santé du couple ne s’improvisent pas. La méthode Gottman pourrait être une piste à explorer d’après l’auteur. Cette formation pourrait même être supportée et financée par les entreprises qui y gagneraient une source de stress en moins.

(Note : le fait qu’un stress trop sévère ou trop souvent répété handicape l’apprentissage et limite l’adaptation des anciennes informations dont on a connaissance à de nouvelles situations (impact sur le “knowledge management”), en fait un véritable ennemi de l’innovation et de la performance en entreprise. En tant que risque, c’est un des sujets majeurs que se propose de traiter le 2e volet de l’Intelligence Personnelle, avec son application dans un cadre métier, l’Intelligence Professionnelle. Un management dit “positif”, bienveillant, une meilleure reconnaissance, de l’autonomie, la pratique de la méditation en pleine conscience (évoquée dans le livre) et tous les autres conseils proposés par John Medina font partie de ce qu’il est nécessaire de mettre en place pour diminuer le stress des uns et des autres sur son lieu de travail.)

V : LE CABLAGE CEREBRAL – “Loi n°5 : Chaque cerveau possède un câblage unique

L’expérimentation joue un rôle primordial dans le développement cérébral.

5.1 L’apprentissage reconfigure le cerveau

La physique quantique met en évidence un phénomène, assez déroutant, qui est l’influence de l’observateur sur l’objet : l’observation modifie l’objet observé !
Et bien, pour notre cerveau, la moindre information (visuelle, auditive, olfactive, …) et le moindre apprentissage modifient le câblage cérébral et la structure des neurones actionnés dans le processus (voir les travaux de Erik Kandel, Scientifique co-récipiendaire du prix Nobel de médecine en 2000).
Comme nous apprenons “en permanence”, notre cerveau change de structure “en permanence”. Les neurones prennent du volume, ondules, se divisent, coupent des connexions et en créent de nouvelles entre-eux (d’où la possible mise en place de thérapies cognitives pour déconnecter le “mauvais cheminement” d’informations à l’origine de phobies et la création et le renforcement d’un nouveau, n’entrainant plus de stress ou de phénomènes physiologiques inadaptés à la situation ou disproportionnés. Voir billet d’Olivier Pommeret sur l’agoraphobie notamment). Le cerveau, à l’instar de nos muscles, se renforce et “grossit” en travaillant.

5.2 La cellule nerveuse

Une cellule est, généralement, à l’image d’un œuf : le blanc, ou “cytoplasme”, entoure le jaune, ou “noyau” !
Le noyau de la cellule contient l’ADN (acide désoxyribonucléique), ensemble de gènes et d’instructions biologiques qui font ce que nous sommes. Les recherches ont montré que cet ADN est “replié d’une manière complexe et bien régulière” au sein du noyau et que ce pliage peut varier d’une cellule à l’autre selon sa fonction (cellule hépatique, cellule sanguine, …).

La cellule nerveuse, quant à elle, ressemble à un arbre comprenant :

  1. les racines (qui contiennent le noyau et donc l’ADN) et dont les extrémités sont les “dendrites”;
  2. le tronc, long et fin, appelé “axone”;
  3. les branches, appelées “terminaisons axonales”.

5.3 Croissance et élagage

Un bébé qui vient de naître possède autant de connexions cérébrales qu’un adulte… mais le cerveau n’a pas achevé sa construction pour autant. Puis le bébé apprend et à l’âge de 3 ans, il a doublé ou triplé ce nombre de connexions dans certaines parties de son cerveau. Alors le cerveau va élaguer cet enchevêtrement et à l’âge de 8 ans, l’enfant retrouve le nombre de connexions initiales.
A la puberté, le processus reprend, dans d’autres zones du cerveau. Le cerveau apprend et augmente son activité neuronale. Puis l’élagage reprend et à 20 ans, le jeune adulte commence à posséder les connexions qui seront la forme “presque” définitive de son cerveau… nonobstant les derniers réglages qui interviennent vers le milieu de la quarantaine (le bon âge pour se lancer dans une démarche de développement personnel ? 😉 ).
Et dans ce grand chambardement neuronal, nous sommes tous différents et tous uniques. Nos cerveaux ne se développent pas de la même façon d’une personne à l’autre.

5.4 Les trois câblages génériques

Les scientifiques distinguent trois câblages neuronaux :

  1. Le câblage “indépendant de l’expérience“, pour les zones responsables des fonctions de bases (respiration, circulation, …), qui ressemble à un enchevêtrement d’autoroutes, larges et fluides. Sa configuration et son fonctionnement sont identiques pour tous les individus … et donc parfaitement prévisibles !
  2. Le câblage “en attente d’expérience“, pour les zones responsables des fonctions liées aux sens (visions, langage, …), qui ressemble à nos routes nationales, départementales et communales.
  3. Le câblage “dépendant de l’expérience“, pour les zones non programmées (afin d’être agile et adaptatif), qui ressemble à nos rues, ruelles et chemins vicinaux. Il diffère complétement d’un individu à l’autre et explique la richesse et la diversité des intelligences humaines.

Du fait de ce dernier câblage, adaptatif, la configuration du cerveau dépend de l’environnement (physique et matériel, social et culturel) dans lequel l’individu évolue. In fine, même deux vrais jumeaux ne possèdent pas un câblage neuronal identique car l’apprentissage entraîne des modifications physiques au sein du cerveau qui sont propres à chaque personne. Cela est bien connu de George Ojemann, neurochirurgien qui établit une cartographie neuronale (par stimulation électrique) propre à chacun de ses patients. Ce qui prend beaucoup de temps car il ne peut pas savoir à l’avance quelle zone de leur cerveau commande telle ou telle fonction cérébrale, même s’il a pu discerner, au bout de sa longue carrière, que la zone du langage était commun à la plupart des individus … dans 79% des cas !

L’auteur cite aussi Howard Gardner, psychologue, qui “croit à l’existence d’au moins sept formes d’intelligence“, concept qui va au-delà de la simple mesure du quotient intellectuel (QI) :

  1. L’intelligence verbale et linguistique
  2. L’intelligence musicale et rythmique
  3. L’intelligence logique et mathématique
  4. L’intelligence spatiale
  5. L’intelligence corporelle et kinesthésique
  6. L’intelligence interpersonnelle
  7. L’intelligence intrapersonnelle

(Peut-être un jour parlera-t-il de l’intelligence personnelle, capacité à maitriser l’information qui nous entoure et à l’utiliser pour faire de meilleurs choix ! 😉 )

5.5 La normalité par la pleine acceptation des différences entre individus

John Medina invite donc à repenser le système éducatif qui veut que tous les enfants sachent lire à 6 ans car les recherches ont démontré qu’environ 10% d’entre eux ne sont pas encore en possession du câblage neuronal leur permettant d’y arriver à cet âge. D’ailleurs, en matière d’apprentissage scolaire, les écoles Montessori ou la Khan Academy ont sa faveur.
De même, dans les entreprises, il prône de permettre de mettre en valeur les qualités cognitives, sociales et professionnelles des salariés par des tests adaptés, qui vont au-delà des simples tests de QI : “the right man at the right place“.

(Note : que ce soit pour innover via un regard différent, s’enrichir de la culture des autres et progresser, ou encore pour limiter des biais cognitifs, il est important de diversifier les profils (diplômes, écoles, cultures, nationalités, etc.) dans un contexte professionnel. La diversité est ce que la nature a trouvé de mieux pour notre survie afin de résister aux crises en nous obligeant pour nous reproduire de brasser nos gènes avec ceux d’une autre personne, différente donc. Une leçon pour les entreprises qui souhaitent continuer à vivre mais ne recruteraient toujours que les mêmes profils, formatés dans les mêmes écoles…).

VI : L’ATTENTION – “Loi n°6 : Nous ne prêtons pas attention à ce qui nous ennuie

Le cerveau encode bien une information à laquelle il prête toute son attention, confirmant qu’attention et apprentissage vont de pair. Toutefois, le cerveau est incapable de fixer son attention plus de 10 minutes sur un même sujet … sans être à nouveau stimulé ! (Note : c’est tout à fait l’idée soutenue par Tony Buzan présentée par exemple dans son livre “Une tête bien faite).

6.1 La stimulation de l’attention

L’attention dépend de trois facteurs : la mémoire, l’intérêt et la conscience.

La mémoire influe sur notre attention puisqu’elle l’oriente en fonction des expériences antérieures. Dans ce facteur, la culture sociale de l’individu peut influer sur l’objet de son attention : devant une même scène ou dans une même situation, les asiatiques s’attachent au contexte, tandis que les nord-américains s’attachent à l’objet du premier plan.
Dès lors que nous portons un intérêt à quelque chose, nous commençons à le voir partout et dans tous les aspects de notre vie : cela résulte du biais de confirmation ! En parallèle, un élément qui “sort de l’ordinaire” peut éveiller un nouvel intérêt… et susciter toute notre attention !
La conscience, quant à elle, est la condition sine qua non pour que notre attention soit orientée vers quelque chose.

6.2 Décrire l’attention – le modèle de Posner

Selon le scientifique Michael Posner, l’attention repose sur la conjugaison de trois réseaux neuronaux : un réseau d’alerte, un réseau d’orientation et un réseau d’exécution. Le premier réagit à une situation “anormale” ou “nouvelle”, le second dirige l’attention vers ce “fait nouveau”, le troisième commande l’action que peut nécessiter cette “nouveauté”.
Si ce modèle a entraîné de nombreuses recherches sur le sujet, John Medina a privilégié de se concentrer sur quatre d’entre-elles listées dans les parties ci-dessous.

6.3 Les émotions et l’attention

Bien que la démonstration scientifique soit difficile, plus un événement est chargé d’émotion et plus il est mémorisé avec précision et pérennité (note : c’est la base du système de mémorisation utilisée par les champions du domaine dit méthode des Loci, méthode des lieux ou encore Palais de la Mémoire, qui permet de retenir de très nombreuses choses en les associant à des images absurdes, faisant appel à l’humour, etc. bref aux émotions. Voir par exemple le premier épisode de la nouvelle mini-série sur Netflix “Le cerveau en bref”). L’attention redouble probablement à cause de la dopamine, libérée par l’amygdale en plus ou moins grande quantité, en fonction de l’émotion ressentie.

Si, en général, le ressenti émotionnel est propre à chaque individu, le cerveau répond à des “grands principes” liés à l’espèce humaine et à sa survie :

  1. Qui mange qui ?
  2. Pouvons-nous nous accoupler ?
  3. Nouveau ou déjà vu ?

L’auteur nous décrit, dans le détail, l’exemple du spot publicitaire du premier Macintosh de l’histoire (1984) qui reprend ces trois principes (“menace, opportunité de reproduction, association d’idée“) … et a décroché de nombreuses récompenses pour son originalité !

6.4 La signification avant les détails

Le cerveau capte la charge émotionnelle avant le reste, les points clés avant les détails. Ce faisant, une publicité, une démonstration ou un cours qui privilégient cet organisation (concept clé, puis explications détaillées du concept) retiennent l’attention et favorise la mémorisation. Comme le dit l’auteur, “le sens doit toujours passer avant les détails“.

6.5 Non, le cerveau n’est pas multitâche…

Dédramatisons : nous pouvons faire deux choses à la fois (marcher et parler, par exemple), mais nous ne pouvons focaliser notre attention que sur une seule à la fois ! Voilà, c’est dit… (Note : le fait que nous croyons arriver à voir un lapin et un canard en même temps sur cette image n’est lié qu’au fait que nous passons rapidement d’une “tâche” à l’autre).
Des recherches effectuées sur des étudiants ont montré que ceux qui jonglent continuellement entre plusieurs sites internet ouverts simultanément sont incapables de fixer leur attention très longtemps sur un sujet précis car cette dernière est toujours en quête d’une autre “tâche”. Leur cerveau est dans l’impossibilité de faire le tri dans la masse d’information qu’il reçoit en permanence du Web. Ceci confirme que le cerveau n’est pas multitâche !

D’ailleurs, le même processus intervient lorsque l’on est concentré par exemple sur un dossier important à rendre rapidement et qu’un événement vient l’interrompre (SMS qui “bip” ou sonnerie d’un “like” sur les réseaux sociaux) : pour faire écho au modèle de Posner, le cerveau déconnecte l’attention avant de la reconnecter sur ce nouveau centre d’intérêt… entraînant un temps deux fois plus long pour exécuter la tâche initiale et un risque multiplié par deux de commettre des erreurs !

Considérant cela et l’impossibilité de fixer son attention sur deux choses à la fois, ceux qui utilisent leur téléphone en conduisant mettent leur vie en danger… mais aussi (et surtout) celle des autres.

6.6 La normalité par l’obligation de pauses intellectuelles

John Medina invite donc à ne faire qu’une chose à la fois pour rester performant. Dans l’enseignement, des modules de 10 minutes autour d’une idée maîtresse expliquée en 1 minute favoriseraient la mémorisation. Puis, pour relancer l’attention au bout de ces 10 minutes fatidiques, il conviendrait de créer un intermède doté d’une charge émotionnelle.
Mais là, c’est toute la différence qui existe déjà aujourd’hui entre bons pédagogues et pédagogues perfectibles …

(Note : dans un contexte d’Intelligence Professionnelle, il est intéressant, pour maintenir l’attention et éviter l’ennui, d’impliquer des collaborateurs de différents services dans des projets transversaux ou, a minima, dans des exercices de sensibilisation à l’importance de l’information, par exemple sous forme de simulations d’attaques informationnelles encadrés dans une “decision room”, etc. De nombreuses entreprises innovantes, exerçant dans le domaine de l’économie de la connaissance, proposent à leurs salariés de choisir eux-même un projet, qui parfois peut-être sans lien direct avec l’activité de l’entreprise, ainsi que les collaborateurs qui peuvent y participer, durant un certain pourcentage de temps de travail (1 journée par semaine par exemple). Les produits de feu Google Labs en sont un exemple et ont permis la création de services comme gmail, google map, sketchup, etc.).

VII : LA MEMOIRE – “Loi n°7 : Répéter l’information pour s’en souvenir

Le cerveau dispose de plusieurs types de mémoire mais seule la “mémoire déclarative” est abordée par l’auteur, celle où sont stockées les choses qui nous touchent personnellement (note : plus particulièrement donc, la “mémoire épisodique). Il évoque, tour à tour, les processus de l’encodage, du stockage, du rappel puis de l’oubli de l’information…

(Note : là encore, nous recommandons aux plus pressés ne souhaitant pas se lancer dans d’autres lectures (pour le moment) de regarder toujours le 1er épisode de la mini-série Netflix “Le cerveau en bref” dans lequel est expliqué que les mêmes zones du cerveau sont impliquées à la fois dans les souvenirs à long terme et l’innovation/la créativité. Ce serait pour cette raison que nos souvenirs ne restent pas figés mais peuvent être remodelés (environ 50% tous les ans !) et donc finissent par ne pas être fidèles à ce qu’il s’est réellement passé, cette capacité étant nécessaire à ces zones du cerveau pour la création de choses nouvelles).

7.1 Plusieurs mémoires

La mémoire déclarative nous permet de retenir notre numéro de téléphone, par exemple. Mais ce n’est pas celle-là que le cerveau actionne dès lors qu’il s’agit de prendre le volant d’un véhicule ou d’enfourcher une bicyclette après plusieurs années de “non pratique”. La distinction vient de l’état de conscience que l’une ou l’autre sous-tendent. Les uns sont des automatismes (souvenirs non déclaratifs), les autres sont explicites (souvenirs déclaratifs).
Hermann Ebbinghauss, philosophe et chercheur allemand (1850 – 1909), a démontré que nous possédions aussi deux autres formes de mémoire : une à court terme et une à long terme. Il a aussi montré que “les élèves oublient généralement 90% de ce qu’ils apprennent en classe au bout de 30 jours“. Que d’énergie dépensée pour rien, me direz-vous ! Mais il a surtout montré que la répétition régulière de l’information permet au souvenir de s’ancrer durablement dans le cerveau (ouf !).

(Note : à ce propos, nous vous renvoyons de nouveau vers les travaux de Tony Buzan rassemblés notamment dans son livre “Une tête bien faite“. Sur cette nécessité de réviser ce que l’on vient d’apprendre le jour même, le lendemain, une semaine plus tard, un mois plus tard et trois mois plus tard pour augmenter les chances de s’en souvenir toute sa vie, vous pouvez par exemple consulter cet article synthétique sur les courbes de la mémoire).

7.2 Le traitement d’une information déclarative – l’encodage

A la différence de nos technologies d’enregistrement (vinyle, bande magnétique, CD, disque magnétique ou optique, mémoire flash, …), le cerveau encode de manière complexe et encore globalement méconnue.
En effet, il dissèque l’information reçue en petits morceaux complétement différents (verticale/horizontale, couleur/luminosité, mouvement/statique, voyelles/consonnes, …) et la stocke dans diverses parties du cerveau, sans lien de cause à effet.
Plus surprenant encore, le cerveau ne stocke pas, pour une même information (les voyelles par exemple), le contenu et le contexte au même endroit (exemple donné par l’auteur : le cerveau d’un patient peut savoir qu’une voyelle est la seconde lettre d’un mot (contexte) mais avoir oublié (accident cérébral) laquelle il s’agit (contenu)).
L’encodage de l’information consiste à transformer en signaux électriques le “message” reçu par les capteurs (nos sens). Puis ces signaux électriques se déversent dans toutes les parties du cerveau. Le problème sur lequel bute les chercheurs, c’est la manière dont le cerveau s’organise, alors que toute l’information en éclatée “façon puzzle”, pour nous donner l’impression que tout est unifié. Ils appellent cela “le problème de liaison” (Note : pour plus d’explications sur ce sujet, consulter cette page hébergée par l’Université Canadienne McGill “Les assemblées de neurones et la synchronisation d’activité).

7.2.1 Encodage facile ou encodage complexe

Le cerveau n’encode pas toutes les informations de la même façon, ce qui complexifie encore les recherches.
Il peut user d’un traitement automatique, qui est involontaire et ne nécessite qu’une attention minimale, comme se souvenir de ce que l’on a fait ou mangé dans les dernières 24 heures. Cet encodage est utilisé lorsque l’information est liée à un emplacement physique, ce qui facilite son rappel.
Il peut user d’un traitement contrôlé, qui est volontaire et nécessite une attention soutenue donc une forte consommation d’énergie cérébrale. Il est nécessaire de répéter l’information plusieurs fois afin de pouvoir s’en rappeler

(Note : voir ci-dessus lien sur les courbes de la mémoire. C’est quelque chose que font naturellement les artistes (acteurs, musiciens, etc.) via la nécessité de répéter régulièrement afin d’ancrer des “automatismes”, avant de pouvoir improviser, sur la base de ce socle. D’ailleurs, souvent l’improvisation chez les musiciens n’en est pas vraiment une : il s’agit de la répétition de gammes apprises et rejouées des centaines de fois et ressorties au bon moment. C’est comme cela d’ailleurs qu’un amateur éclairé pourra reconnaitre sur un enregistrement son artiste préféré, via son style, sa manière de jouer et les mélodies/gammes enchainées, chacun ayant en quelque sorte son stock de gammes préférées).

Il peut user d’autres traitements tels l’encodage sémantique (le sens), l’encodage phonologique (le son) ou l’encodage structurel (la forme). Mais ce ne sont pas les seuls non plus …

7.2.2 Caractéristiques de l’encodage

En comprenant et en nous servant des caractéristiques communes à tous les encodages, nous pouvons mieux nous souvenir des informations reçues par notre cerveau :

  • les premières secondes d’apprentissage sont déterminantes pour la mémorisation de l’information;
  • la force du souvenir dépend de la précision, de l’élaboration et de la charge émotionnelle de l’encodage;
  • la qualité du souvenir s’améliore si le contexte au moment du rappel se rapproche le plus possible du contexte au moment de l’encodage.

En somme, d’une part, plus les références ou mots clés sont nombreuses pour un même souvenir et plus vous avez de chance de le récupérer au fond de votre cerveau. D’autre part, plus l’information est emplie de sens et donc compréhensible, plus elle est facilement mémorisée. De plus, cette information gagne en encodage si elle est accompagnée d’exemple concrets.

7.3 La mémoire de travail (mémoire à court terme) et La mémoire à long terme

Cette mémoire est composée de plusieurs espaces de tri et de transit qui ont la particularité commune d’être de petite capacité et de durée limitée. Ce sont des sas entre l’encodage initial et l’archivage du souvenir. A ce stade, si l’information n’est pas estampillée “durable”, si elle n’est pas “convertie”, elle disparait dans les nimbes de l’oubli.
La conversion initiale de l’encodage (trace mnésique) en souvenirs reste fragile. Mais certains d’entre eux atteignent ce niveau qui donne l’impression qu’ils sont imprimés pour longtemps.
Pourtant, ce souvenir n’est réellement durable que s’il est évoqué et reconsolidé à intervalle régulier : ce qui tendrait à démontrer que “le stockage permanent n’existe dans notre cerveau que pour les souvenirs que nous choisissons de ne pas nous rappeler” (!).

7.4 La consultation du souvenir et sa fiabilité

Les scientifiques estiment que selon l’âge du souvenir (récent ou ancien) sont rappel prendra deux formes :

  1. la recherche dans un classement documentaire de type bibliothèque, où un fois trouvé à sa place, la lecture du souvenir (tel un livre) est fine et pleine de détails;
  2. la recherche de traces et d’indices, qui, rassemblés avec le ciment de l’imagination pour combler les vides, donne un souvenir cohérent pour le cerveau (mélange de données très anciennes et de souvenirs très récents).

De fait, plus l’information dont on veut se souvenir sera réencodée fréquemment et plus le souvenir à long terme sera conforme à l’original … comme les plus vieux manuscrits d’une grande bibliothèque ! C’est Hermann Ebbinghauss, cité plus haut, qui a révélé la puissance de la répétition mnésique. Ces répétitions sont même nécessaires pour que le flux continu d’informations (l’infobésité dont nous souffrons particulièrement aujourd’hui) ne vienne pas brouiller le souvenir, voire le supprimer en le remplaçant par un autre souvenir.

L’apprentissage mnésique n’est pas un gavage d’informations “tout en bloc” (dit “bourrage de crâne”), il se fait petit à petit, avec des moments de pause entre chaque couche d’apprentissage appliquée. Les lycéens et les étudiants, qui révisent en bloc à la dernière minute (grosse erreur !), devraient être informés de cela…
Les scientifiques ont confirmé, sans savoir l’expliquer, que le fait de réencoder l’information à intervalle régulier, en cherchant à chaque fois un petit détail supplémentaire d’information, permet de fixer le souvenir de manière durable et précise.
En gros, les étudiants devraient d’abord apprendre le plan et les idées maîtresses d’un cours, puis une autre fois, enregistrer “en plus” les sous-titres et les idées secondaires … en précisant chacun de ces concepts avec un exemple concret !

(Ah bon ! vous ne le faite pas ? Rassurez-vous, il n’est pas trop tard …)

Ce processus s’explique par la chimie du cerveau et le transport de l’information entre neurones et entre l’hippocampe (mémoire à 10 ans) et le cortex (au-delà des 10 ans) qui nécessite à la fois une consolidation rapide du souvenir (dans les minutes et dans les heures qui suivent l’information) et une consolidation lente du même souvenir. L’hippocampe et le cortex échangent en permanence sur l’information et sur son importance. Ce qui explique aussi pourquoi les souvenirs ne sont pas définitivement stabilisés avant des années…
Maintenant, si votre cerveau a choisi d’oublier une information, dites-vous bien que, en dehors de tout état pathologique affectant votre mémoire, c’est parce qu’il ne l’a pas jugée indispensable à votre survie ! Et si vous n’étiez pas en mesure d’oublier, comme M. Solomon Cherechevski dont l’auteur nous décrit le cas dans son livre, nous ne serions pas “humains”, noyés dans un flux constant d’informations et incapables de faire le tri entre l’essentiel et l’accessoire. En résumé, nous serions malheureux …

(Note : l’utilisation du Mind Mapping aide à mémoriser tous types d’informations : cours, résumés de livre, discours, etc. en plus d’aider à faire des liens entre les éléments donc à analyser l’information et prendre des décisions).

VIII : LES SENS – “Loi n°8 : Stimuler davantage de sens à la fois

Le cerveau enregistre mieux si l’information sensorielle est multiple.

8.1 Plusieurs flux omniprésents

Nos sens transmettent au cerveau, en permanence, un flux continu de données. Ces dernières suivent un processus bien établi : “sensation, acheminement, perception”. La sensation dépend du capteur (image, son, goût, toucher, odeur, …). Ce capteur transforme la sensation en signal électrique pour l’acheminer au thalamus qui dispatche le tout dans le cerveau. Puis des cortex associatifs interprètent l’ensemble… selon leur propre perception. (Note : si vous voyez un parallèle avec le fonctionnement d’une cellule de veille en entreprise, c’est normal…).
Ce qui explique que confrontés à une même information, deux individus auront une perception différente de cette information. Chacun perçoit le monde en fonction de ses connexions cérébrales.
Mais le sens olfactif se distingue des autres sens car il ne passe pas par le filtre du thalamus : son signal entre directement dans le cerveau et, plus précisément, d’une part, vers le noyau amygdalien (de fait, les odeurs influent directement sur nos émotions) et d’autre part, vers un des centres impliqués dans la prise de décisions (il faut agir… et vite !).

8.2 L’atout du multisensoriel

Grace à l’imagerie médicale (IRM), les scientifiques ont confirmé que les sens, lorsqu’ils sont associés, renforcent la mémorisation d’une information par le cerveau.
Seul l’odorat peut s’enorgueillir de pouvoir favoriser l’apprentissage sans le concours des autres sens, car c’est un sens primitif, relié directement aux centres émotionnels.
Toutefois l’auteur avance deux bémols :

  1. force est de constater que la mémorisation sera d’autant plus forte si l’odeur est agréable (effets des “madeleines de Proust“);
  2. les odeurs n’ont de pouvoir sur la mémoire déclarative que dans deux situations : la première est qu’une excitation émotionnelle (de type stress modéré) précède la captation de l’odeur ; la seconde est que nous soyons endormis, tout en baignant dans une odeur agréable (amélioration de la consolidation des souvenirs).

8.3 La normalité par les sens

John Medina invite donc les enseignants ou conférenciers à s’inspirer des travaux de Richard Mayer, résumés dans son livre “Multimédia learning“, promouvant le texte ET l’image simultanés et pertinents, afin de mobiliser la vue ET l’audition dans l’apprentissage enseigné.
En ce qui concerne les odeurs, les recherches ont montré que les hommes sont sensibles aux fragrances florales et épicées, tandis que les femmes sont sensibles à la vanille (Note : à quand le nouveau parfum pour hommes virils… à la vanille !?). Par ailleurs, plus l’odeur est simple et plus elle est efficace dans la mémorisation.

IX : LA VUE – “Loi n°9 : La vue l’emporte sur tous les autres sens

Le cerveau interprète ce que nos yeux voient.

9.1 Une illusion de la réalité

Selon la tradition évangélique, Saint Thomas a voulu voir ET toucher Jésus pour croire à sa résurrection. Il doutait de ce que les autres avaient vu et lui avaient rapporté. La maxime “je ne crois que ce que je vois” est d’ailleurs attribué à cet apôtre, surnommé “Thomas le Sceptique”. Saint Thomas est le symbole de l’incrédulité et du doute.

Il avait raison de vouloir toucher Jésus, car “voir n’est pas croire” (note: Alfred Korzybski n’a finalement rien inventé avec son fameux “Une carte n’est pas le territoire 😉 ). En effet, notre cerveau nous donne “son point de vue” sur ce que nos yeux regardent (note : les illusions d’optique en sont un bel exemple). Et son interprétation n’est pas, loin s’en faut, fiable à 100%. Car toutes les données composant le signal visuel, décortiquées après le passage par le thalamus, rejoignent le cortex visuel, une grande région cérébrale du lobe occipital (à l’arrière de la tête). Comme nous l’avons vu précédemment, l’image est désassemblée, le mouvement, les couleurs, les formes étant réparties en diverses parties du cerveau. Et ce dernier, grâce à ses centres de contrôle et aux cortex associatifs, réagence le tout et nous donne sa version de l’”image”, “ce qu’il pense voir”.

L’œil est une étrange caméra, qui est dépourvue de photorécepteurs à l’endroit où les cellules rétiniennes se rassemblent pour rejoindre le cerveau. A cet endroit, tout au fond de la rétine, il y a une tache aveugle (découverte par le physicien français Edmé Mariotte au XVIIe siècle). Et pourtant, nous ne voyons pas ces « trous noirs » au milieu de notre champ de vision. Le cerveau calcul et compense le vide laissé par ces deux taches noires. Sur cette illusion de réalité, les scientifiques sont partagés entre ceux qui pensent que le cerveau remplace ce qui manque en l’évaluant et ceux qui pensent que le cerveau ignore purement et simplement cette partie de l’image manquante. Quoi qu’il en soit, l’image reçue par notre cerveau n’est pas complète à 100%.

(Note : pour en savoir un peu plus sur ce “point aveugle” de Mariotte et faire la démonstration de son existence via un test simple, nous vous recommandons d’aller sur cette page).

9.2 Une prédominance qui pourrait être inquiétante

Pourtant, comme le sens de la vue occupe près de 50% de l’activité du cerveau, il prend le pas sur les autres sens. Non seulement le cerveau lui donne la primauté mais ce favoritisme influence son analyse de la réalité. Car le sens de la vue peut tromper le sens du goût, le sens de l’odorat et même celui du toucher. Les expériences décrites dans l’ouvrage sont stupéfiantes.
Ce qui fait dire à l’auteur que “les images sont bien plus efficaces que les mots“. Mais vous le savez déjà inconsciemment, car en matière d’explications, un petit dessin ne vaut-il pas mieux qu’un long discours ? Et plus l’information reçue est visuelle, plus elle est facilement mémorisée.

Les chercheurs ont confirmé cette prédominance de la vision sur les autres sens. La lecture et l’écoute, seules, ne permettent pas de mémoriser l’information avec autant d’efficacité. Cela peut sembler surprenant mais, en fin de compte, le cerveau analyse chaque lettre de chaque mot que nous lisons… bien que nous n’en ayons pas conscience. Et cela lui est d’autant moins « inné » que des millions d’années d’évolution lui ont surtout fait préférer la vue pour détecter de menaces potentielles (un prédateur, un ennemi, …), choisir son alimentation ou trouver un partenaire sexuel (reproduction).

Cette suprématie de la vision a même entraîné, au fil de notre évolution, la perte des deux tiers des gènes liés à la reconnaissance des odeurs car, faute de place, le cerveau a choisi de privilégier et développer le système le plus performant. Pour autant, les conditions qui prévalaient à l’époque de nos ancêtres primitifs ne sont plus là. Et dans un monde moderne où l’infobésité, épuisante au quotidien, menace de submerger chacun d’entre-nous, le presque monopole de la vision peut être dangereux puisque, se basant sur quasiment exclusivement sur elle, notre cerveau nous livre “sa” conception de la réalité !

9.3 La normalité par la vision

Les prestidigitateurs savent tout cela et nous amusent avec leurs talents à nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Les marketeurs, dans leur domaine, savent aussi cela ! (Alors imaginez les prestidigitateurs marketeurs !).
John Medina invite donc à faire usage de l’image pour enseigner, en s’attachant à combiner les couleurs, les formes et les mouvements. Les présentations de type “Powerpoint” n’en seront que plus efficaces.

(Note : nous ne pouvons que vous recommander pour cela de consulter l’excellent livre “Présentation Zen” de  Garr Reynolds… sans vous priver en parallèle de “La Pensée Powerpoint : enquête sur ce logiciel qui rend stupide” de Franck Frommer).

X : LA MUSIQUE – “Loi n°10 : Etudier la musique ou en écouter stimule les fonctions cognitives

Le cerveau aime la musique… même si les scientifiques ne s’accordent pas sur ce qu’est la musique !

10.1 Tentative de définition

On parle de musique dès lors qu’il existe un rythme, une fréquence et un timbre. Souvent associée au mouvement, elle est connue de toutes les civilisations même si chacune d’elle a une notion différente de la musique. Pour certains scientifiques, cette universalité pourrait être due à la construction du cerveau qui possèderait certaines zones neuronales dédiées à “l’univers musical”. Pour d’autres, dont Steven Pinker, la musique est seulement un stimulant neuronal et il n’existe pas de zones cérébrales qui lui soit dédiées. Pas simple …

10.2 L’apport de la musique au cerveau – écoute versus apprentissage

Selon une légende bien ancrée, le fait d’écouter du Mozart rendrait meilleur en mathématique. Cette croyance est née d’un article publié dans la revue Nature, qui, bien que pondéré par un autre article un mois plus tard, a suffit à provoquer la construction d’une “légende urbaine” qui perdure encore 25 ans après.
A contrario, l’apprentissage de la musique, lui, entraîne le cerveau à mieux distinguer les sons les uns des autres. Des études portant sur des enfants de 10 ans ont montré que l’apprentissage musical améliore leur capacité sensorimotrice, tant en matière d’écriture que de traitement du langage. La pratique de la musique booste directement la mémoire de travail. Et bien que le cerveau traite différemment le langage verbal et la musique, l’apprentissage de la seconde favorise l’apprentissage du premier.

10.3 L’apport de la musique sur nos rapports avec l’autre

Selon les chercheurs, les musiciens sont plus aptes que les non-musiciens à déceler les émotions chez les autres. Ils disposent d’une “discrimination auditive fine” et leur cerveau reptilien, ou tronc cérébral, réagit “davantage dans le domaine temporel à des informations émotionnelles complexes“.
D’autres études, portant sur les enfants, ont montré que ceux qui pratiquent la musique résistent mieux au stress, font preuve de plus d’empathie et entretiennent plus facilement des liens sociaux.
Enfin, des recherches ont montré que la musique pouvait entrainer des modifications hormonales et donc que ces modifications biochimiques pouvaient influer sur l’humeur des gens. En fait, et c’est bien connu, écouter ou jouer un morceau de musique que l’on aime procure du plaisir. Et la dopamine, l’hormone du plaisir déclenchée par notre cerveau, n’est pas étrangère à la chose, pas plus que le cortisol (gestion du stress) et l’ocytocine (gestion des liens sociaux – confiance, orgasme, lactation, accouchement). Cet effet est prouvé lorsque les gens chantent ensemble ou font de la musique ensemble : ils sont heureux, apaisés et se sentent proches les uns des autres.

10.4 La musique comme thérapie

Au cours de la 1ère guerre mondiale, les hôpitaux britanniques demandaient à des musiciens de jouer pour soulager les blessés… procédé qui a été utilisé à nouveau pendant la 2nde guerre mondiale, mais sans qu’aucune étude ne vienne étayer ce que chaque médecin ou infirmière constatait : la musique diminuait les souffrances de leurs patients.
Comme le précise l’auteur, d’autres cas ont montré que “la musique accélère le rétablissement de facultés cognitives spécifiques chez les patients victimes d’une attaque cérébrale“.
Mais si une hypothèse a été publiée en 2011 sur la corrélation possible entre guérison et les trois hormones citées plus haut, la question reste ouverte pour les recherches futures.

XI : LES SEXES – “Loi n°11 : Les cerveaux des hommes et des femmes sont différents

Le cerveau est sexué… c’est une question d’hormones !

11.1 Les différences génétiques

Nous sommes constitués des 46 chromosomes qui composent notre ADN. La moitié viennent de la mère (ovule), l’autre moitié vient du père (spermatozoïde). Dans cet ensemble, deux chromosomes seulement déterminent le sexe : X pour les filles, Y pour les garçons. Le X est donné par la maman, systématiquement. C’est donc le papa qui va “déterminer” le sexe de l’enfant : comme les chromosomes vont par paire, s’il donne un X, le couple engendrera une fille, s’il donne un Y, le couple engendrera un garçon.
En fait, la matrice humaine “par défaut” est le sexe femelle. Et les deux chromosomes X et Y sont très inégaux dans leur structure : Y possède moins de 100 gènes quand X affiche 1500 gènes au compteur. De fait, pour un homme, qui ne dispose que d’un seul gène X, il lui faut tous les 1500 gènes pour “exister”. A contrario, chez la femme, le fait d’avoir le double de ce qu’il lui faut pour fonctionner lui permet d’activer le gène le plus “utile” pour son fonctionnement (celui issu de sa maman ou celui issu de son papa).
Les 1500 gènes concernent, pour un grand nombre d’entre eux, nos fonctions cérébrales et fabriquent les protéines impliquées dans la construction du cerveau. Pour autant, les recherches ont montré des différences anatomiques entre les cerveaux des hommes et des femmes, qu’il s’agisse de la taille respective de l’hippocampe, de l’amygdale et des cortex frontaux, ou des zones liées à nos fonctions décisionnelles.

11.2 Les différences comportementales

A travers l’étude des cas cliniques des maladies mentales, une cartographie des différences comportementales entre les hommes et les femmes peut être établie. En effet, si l’un des 1500 chromosome du gène X est défectueux, l’homme peut en souffrir car il n’a pas de solution de rechange. Alors que chez la femme, cela peut passer totalement inaperçu, le choix pouvant se porter sur l’expression du gène du chromosome le plus “performant”, le cas échéant “réactivé” postérieurement. Dans cet esprit, les médecins savent que la schizophrénie frappe plus durement les hommes que les femmes.
La différence de probabilité des pathologies entre les sexes est aussi un révélateur de différence comportementale : les femmes sont plus anxieuses et plus susceptibles de tomber en dépression que les hommes. Par ailleurs, l’anorexie touche plus de femmes que d’hommes. Les hommes, quant à eux, développent plus facilement des comportements anti-sociaux, et s’adonnent plus facilement à l’alcool et à la drogue.
De même, hommes et femmes ne traitent pas les émotions de la même façon. Pour tous, l’hémisphère droit mémorise l’essentiel d’un événement, l’hémisphère gauche mémorise les détails de cet événement. Mais Larry Cahill a montré que, lorsqu’ils sont soumis à un stress aigu, l’amygdale des hommes mobilise la partie droite de leur cerveau, celle des femmes la partie gauche de leur cerveau. D’autres chercheurs ont montré que les femmes mémorisaient plus facilement des événements chargés en émotions.

11.3 Les différences verbales

Les travaux de Deborah Tannen (comportementaliste et linguiste américaine) ont montré que l’expression verbale est une prédisposition féminine, car les femmes utilisent leurs deux hémisphères dans la fonction verbale alors que les hommes n’en utilisent, en général, qu’un seul. Cela se retrouve dès le plus jeune âge, à l’école. Les garçons semblent toujours “en retard” par rapport aux filles en matière d’expression orale.
Cela a des conséquences sur les interactions sociales. Selon Déborah Tannen, ces prédispositions génétiques entraînent plusieurs conséquences :

  1. la manière de cimenter une relation varie d’un sexe à l’autre. Les filles maintiennent le contact visuel entre elles et parlent beaucoup. Les garçons ne s’affrontent pas continuellement du regard entre eux mais dans des compétitions physiques qui remplacent les mots;
  2. la manière d’affirmer sa position hiérarchique varie d’un sexe à l’autre. Les garçons donnent des ordres, les filles tombent d’accord sur un compromis;
  3. la manière de communiquer dans l’enfance se retrouve à l’âge adulte. Hommes et femmes ne se comprennent pas toujours, les femmes utilisant instinctivement le langage indirect de la négociation, les hommes utilisant instinctivement le langage direct de la décision.

L’auteur précise que la question de savoir si ces comportements relèvent de l’inné ou de l’acquis n’a pas encore été tranchée. Il propose toutefois de revenir, d’une part, aux classes non mixtes, et d’autre part, de favoriser le travail en équipe mixte (homme-femme) en entreprise pour avoir à la fois le bénéfice de l’essentiel et des détails.

(Note : nous vous préparons le résumé d’un livre justement sur les différences hommes/femmes, avec pour objectif bien évidemment de mettre en évidence les complémentarités).

XII : L’EXPLORATION – “Loi n°12 : Nous sommes des explorateurs-nés

Le cerveau de nos bébés a soif de nouvelles informations et de nouvelles expériences… et nous conservons cette soif, mais moins prégnante, toute notre vie !

12.1 Les bébés testent tout …

Qui n’a pas empêché son enfant de mettre tout ce qui trouvait à portée de sa main dans sa bouche ? La curiosité est inscrite dans le cerveau des tout petits. Ils captent de l’information en s’imprégnant de leur environnement. Ce processus répond à un schéma ordinaire :

  1. l’activation d’un sens (vue, ouïe, goût, odorat, toucher);
  2. formulation d’une hypothèse sur la nature de l’information reçue;
  3. conception d’un moyen de tester cette hypothèse et Test immédiat;
  4. conclusion.

A tous les âges, le cerveau apprend et évolue. A la naissance, les nouveaux nés ont la capacité de mimétisme. A 1 an, les bébés testent les objets “par tous les moyens”. A 18 mois, la compréhension de l’existence d’une personne ou d’un objet, même lorsqu’il ou elle a disparu(e) du champ de vision de l’enfant est un fait acquis. A 2 ans, après avoir testé les objets de leur environnement, les enfants testent leurs parents pour “faire des expériences” et connaître “les limites”. Ils apprennent à mémoriser les différences de point de vue…

12.2 Le cerveau apprend toute sa vie …

Pour le cerveau, la capacité d’apprendre reste intacte toute la vie et certaines de ses parties restent aussi malléables qu’au premier jour. Il est bien connu que le cerveau perd de nombreuses connexions synaptiques en vieillissant mais il continue à en créer de nouvelles dès lors qu’il est sollicité pour apprendre.
La curiosité n’est pas un vilain défaut, au contraire. La découverte procure très souvent de la joie, une euphorie bienfaitrice pour le cerveau et pour le corps.
Cela pousse notre nature à découvrir de nouvelles choses afin de retrouver cet état de bonheur passager.

Découvrir, apprendre et mémoriser… Il n’est jamais trop tard !

Les 12 lois en résumé

  • Loi N°1 : le cerveau humain a évolué, lui aussi
  • Loi N°2 : l’exercice physique stimule les facultés mentales
  • Loi N°3 : bien dormir pour bien penser
  • Loi N°4 : les cerveaux stressés n’apprennent pas de la même manière
  • Loi N°5 : chaque cerveau possède un câblage unique
  • Loi N°6 : nous ne prêtons pas attention à ce qui nous ennuie
  • Loi N°7 : répéter l’information pour s’en souvenir
  • Loi N°8 : stimuler d’avantage de sens à la fois
  • Loi N°9: la vue l’emporte sur tous les autres sens
  • Loi N°10 : étudier la musique ou en écouter stimule les fonctions cognitives
  • Loi N°11 : les cerveaux des hommes et des femmes sont différents
  • Loi N°12 : nous sommes des explorateurs-nés

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