Qu’est-ce que l’Intelligence Economique ?
Il existe de nombreuses définitions de l’Intelligence Economique. Retenons ici une des plus synthétiques, celle du groupe de travail constitué par Alain Juillet alors qu’il était Haut Responsable à l’Intelligence Economique :
« L’intelligence économique est le processus de maîtrise de l’information stratégique ayant pour finalité la réduction des risques ” .
Concrètement, l’intelligence économique est constituée de 3 volets :
- La recherche, la collecte, l’analyse, la synthèse et la diffusion de l’information et des connaissances, c’est à dire à la veille et le « knowledge management » (KM) ou management des connaissances.
- La protection des biens matériels et immatériels. On inclut dans ce volet la sécurité et la sûreté, autrement dit tout ce qui permet de protéger l’entreprise et les éléments qui la constituent d’actes néfastes, qu’ils soient volontaires ou involontaires.
- L’influence, sous son aspect lobbying professionnel, c’est à dire l’action sur les lois, les règles et les normes en anticipation, pour rendre ces dernières plus favorables à son développement (et tant qu’à faire, moins favorables à ses concurrents !) mais également sous l’aspect communication, dans les médias et sur le web par exemple. On exclut bien évidemment toute forme de manipulation.
Intelligence Economique ou Intelligence Professionnelle ?
Le terme « Intelligence Économique » est historique (voir le Rapport « Martre » de 1994). Son évocation pour les connaisseurs n’entraine aucune ambiguïté même si cela n’a pas empêché et n’empêche toujours pas les discussions autour de ce choix dans les articles, livres et divers colloques. Devoir expliquer et ré-expliquer, en France et en permanence, la notion d’Intelligence économique est peut-être l’expression d’un frein dans l’adoption des principes qu’elle sous-tend… pendant que les anglo-saxons ne se posent plus la question depuis bien longtemps en se rassemblant autour du terme « Intelligence » ou encore « Competitive Intelligence » (même si ce qu’on appelle la « Competitive Intelligence » n’englobe pas tous les volets de l’Intelligence Économique). Différentes affaires d’espionnage ayant été largement médiatisées et faussement assimilées à des pratiques d’Intelligence Economique n’ont pas aidé non plus à donner ses lettres de noblesse à l’expression.
Cette Intelligence Economique, qu’elle soit appliquée par les entreprises ou les collectivités territoriales (on parle d’ailleurs d’Intelligence Territoriale) a finalement en commun de désigner la maitrise de l’information stratégique dans un contexte… « professionnel » ! Or, comme l’explique cette page, les principes et la finalité de l’Intelligence Economique sont tout à fait adaptés au développement des individus, ce que nous avons appelé l’Intelligence Personnelle. Ainsi, il nous semble approprié d’associer le terme Intelligence, qui consiste – grâce à l’information – à faire des liens entre les choses, à l’adjectif Professionnelle lorsqu’il s’agit d’un contexte d’entreprise et à l’adjectif Personnelle lorsqu’il s’agit des individus. Bien évidemment, l’expression Intelligence Economique garde tout son sens dans le cadre d’une politique publique d’Etat, d’autant plus lorsque l’Humain fait partie de l’équation, comme évoqué dans le titre du rapport Carayon de 2003 avec la mention de “cohésion sociale”.
L’Intelligence Professionnelle et Personnelle… une Intelligence Economique 2.0 ?
L’Intelligence Economique implique, dans son appellation, des aspects financiers. Certes, c’est effectivement l’objectif majeur des entreprises… du moins c’était ! En effet, si les entreprises cherchent bien évidemment à générer des bénéfices, ces dernières sont maintenant de moins en moins à vouloir le faire au détriment de leurs collaborateurs : entreprise libérée, apprentissage de la pleine conscience, lutte contre le “burn-out” ou encore quête de sens… Tous ces concepts “à la mode” opèrent un changement qui est, nous en sommes convaincus, bien plus durable que ce qu’il n’y parait. Ainsi, dans le concept d’Intelligence Professionnelle, la recherche de bénéfices est prise en compte, car créatrice et garante des emplois, mais pas au détriment d’autres concepts tout aussi importants comme le bien être des salariés et la recherche de sens, démarche qui joue un rôle fondamental dans la motivation donc la performance de l’entreprise. Cette quête de sens et ce bien être, motivant et servant au final l’entreprise dans un partenariat gagnant/gagnant, passe par la maitrise de ce que nous avons appelé l’Intelligence Personnelle. Cette dernière permet notamment l’intégration des principes d’Intelligence Emotionnelle mais également de Psychologie Positive. L’apprentissage d’une Intelligence Personnelle permet ainsi de faire passer les entreprises de l’ère de l’Intelligence Economique à une “nouvelle version”, celle de l’ère de l’Intelligence Professionnelle en tenant compte, encore plus, du facteur humain.
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